Même en ayant toutes les compétences techniques en gestion de projet, en sachant percer les mystères du cadre logique et avec tous les partenaires du monde, rien n’est faisable sans financer son projet.
Les frais sont variés et la facture peut monter très vite, même dans un pays a priori "moins cher" à cause des différences de monnaie.
Pourtant, les sources de financement existent, elles sont nombreuses et les fonds sont là ! Mais encore faut-il réussir à s'y retrouver et à démêler cette jungle de fonds ayant chacun leur processus, leurs critères, leurs objectifs, leurs ambitions et leur mode de sélection.
Commençons par un tour d'horizon des principales sources de financement des projets solidaires.
En France, les financements publics pour la solidarité internationale sont assez importants - même si bien sûr il ne sont jamais suffisants. Ils se déclinent à chaque niveau de collectivité ( état / région / département / commune ou agglomération ).
Au niveau national, les financements varient en fonction de la taille du projet et/ou de la structure porteuse et de la thématique d'intervention.
Les projets de grande taille portées par des associations et ONG importantes peuvent être financées par l'Afd (Agence française de développement) via divers appels à projets.
Si l'AFD peut être une bonne source d'informations pour se perfectionner sur l'aide au développement, connaître l'action de la France à l'international, se former et participer à des conférences inspirantes, elle n'est pas le bon interlocuteur du financement si vous êtes une petite ou moyenne association.
Il n'existe pas à l'heure actuelle de plateforme de financement dédié à ces "mésoprojets" au niveau national, même si certaines initiatives pilotes commencent à émerger (appel à Mésoprojets du FORIM par exemple).
Pour soutenir les initiatives citoyennes et les OSC (organisations de la société civile), l'AFD soutien deux organisations qui peuvent attribuer des fonds :
portée par l'ONG La Guilde
Financement de microprojets à travers le Portail Solidaire.
En général, les projets doivent être portés par des associations de moins de 250 000€ de ressources annuelles et sont financés jusqu'à 10 000€ par projet.
Certains appels à projets ont des critères spécifiques (ouverture aux structures locales, ouverture aux projets de plus grande taille avec des financements plus importants, etc.), d'où l'importance de rester en veille en fonction des appels à projets en cours.
porté par le FORIM
Financement de microprojets portés par une OSIM (Organisation de Solidarité internationale issue des Migration), c'est-à-dire issue des diasporas. Les financements peuvent aller jusqu'à 15 000 €. Les OSIM sont accompagnées par un OPAP (opérateur d'appui) pour aider à déposer le projet.
A tous les niveaux de collectivités, des fonds peuvent être attribués pour soutenir l'aide au développement. Le plus souvent cela passe par des appels à projets dédiés et parfois orientés sur une thématique ou un pays / zone d'intervention.
Bien sûr, l'enveloppe dédiée et les priorités dépendent très fortement de la couleur politique de la collectivité et de ses ambitions en matière de solidarité internationale.
En tant que petite ou moyenne association, il est donc possible d'aller "toquer" à toutes les portes. A la fois au niveau national, mais aussi à la région, au département ou à la commune dans laquelle votre association est enregistrée (ou l'un de vos partenaires).
Les petites communes, si elles ont généralement moins de fonds, peuvent tout de même participer. Elles peuvent prêter une salle, du matériel ou faire connaître votre initiative dans la commune ce qui peut amener des dons de particuliers ou des bénévoles et participe à l'animation de votre territoire. Ce n'est donc pas négligeable, au contraire !
Les financements privés sont nombreux et diversifiés, notamment grâce à l'encouragement que représente la RSE (responsabilité sociale des entreprises).
Les intérêts pour les entreprises de financer des projets sont presque aussi variés qu'il existe d'entreprises : améliorer son image auprès de sa clientèle et de ses collaborateur.rice.s, compenser l'impact négatif de ses activités, avoir des impacts positifs en terme de développement durable, etc.
On ne peut donc faire de généralité concernant les priorités, les critères, les objectifs, les ambitions ou l'utilisation de ces fonds. C'est pourquoi il est nécessaire de faire un travail de recherche auprès des fondations pour apprendre à les connaître et, idéalement, nouer des partenariats à plus long terme avec elles.
S'y retrouver n'est donc pas toujours simple.
Pour avoir un rapide état des lieux et trouver la ou les fondations qui vous intéressent vraiment, je vous propose d'utiliser les annuaires existants.
La Fondation de France et la Fondation Caritas font partie des "fondations abritantes" d'autres fondations (945 pour la première et + de 100 pour la seconde). Elles proposent un annuaire des fondations dites "sous égide" que l'on peut facilement trier en fonction des domaines d'intervention concernés et peuvent donner des premières pistes de recherche.
L'une des démarches pour rassembler des fonds pour un projet commence bien sûr par l'appel à dons auprès de particuliers. D'abord au sein de son cercle proche (famille, amis, connaissances, etc.), puis en élargissant progressivement auprès des habitants de la commune, des amis d'amis, en organisant des événements de récolte (concerts, loto, fête, etc.) ou des collectes en ligne.
En règle générale, la communication jour un rôle important, ainsi que les modalités proposées (abonnement, don ponctuel en réponse à un besoin urgent, parrainage, etc.).
Ces fonds de particuliers ont l'avantage de pouvoir représenter des "fonds propres", mais - à moins d'avoir un entourage richissime - restent généralement à des montants assez modestes.
Le Crowdfunding (financement participatif) est une modalité de l'appel à dons grand public. Il s'agit de plateformes sur lesquelles le projet ou l'association peut être présenté afin que des particuliers ou des entreprises y participent financièrement. Bien souvent, ces plateformes ne servent que de vitrine, et un important travail de communication est à faire en parallèle pour que les sommes récoltées puissent être significatives.
Parmi les plateformes de crowdfunding adaptées aux association, il y a notamment :
Bien qu'intéressante, cette solution reste généralement un complément aux autres financements et pas une réelle source de financement à elle seule. (Non, il n'existe pas de hordes de donateurs qui attendent impatiemment les bons projets pour pouvoir se débarasser de leur petite monnaie ;-) ).
Comparez les plateformes entre elles pour choisir celle qui correspond le plus et le mieux à votre ambition et à votre type de projet.
La première source de financement d'une association est bien sûr représentée avant tout par ses adhérent.e.s, via les adhésions annuelles d'abord, puis via des dons ponctuels si besoin.
Si cette solution ne permet en général pas de lancer de grands projets de construction ambitieux, il s'agit de la première marche qui permet par la suite d'accéder aus autres sources de financement.
Attention tout de même, les adhésions ne devraient jamais être un frein à l'entrée dans une association qui a d'abord besoin de bénévoles, de "bras" et d'engagement, avant d'avoir besoin de fonds.
Pour financer leur projet solidaire, les associations peuvent avoir accès à de nombreuses sources de financements, qu'elles soient publiques, privées ou individuelles.
Mis à part certaines initiatives spécifiques (comme l'association PARTAGE par exemple qui place l'appel à dons aux particuliers au cœur de son fonctionnement), l'essentiel des associations passent un jour ou l'autre par un financement auprès d'un bailleur qu'il soit public ou privé.
Au-delà des montants plus importants qui permettent d'être plus ambitieux dans les projets, cela encourage les associations à se former, à se professionnaliser, car l'accès aux financements est avant tout un concours au cours duquel les projets les plus solides et les mieux construits ont le plus de chance de l'emporter, bien que ce soit loin d'être simple !
Découvez par exemple ici pourquoi il faut parfois être un peu magicien pour écrire un bon dossier de demande de subvention...
Bien financer son projet solidaire passe avant tout par la formation de ses équipes, une gestion de projet maîtrisée, des partenariats solides et des ambitions de viabilité.
Nous espérons que cet article vous a apporté des informations précieuses pour obtenir les fonds nécessaires à votre projet de solidarité internationale.
Et vous, quelles sont les sources de financement que vous visez en priorité ?
N'hésitez pas à commenter avec votre avis sur l'article et surtout toutes vos questions complémentaires !
Pour aller plus loin pour financer son projet solidaire, téléchargez le Guide sur le financement accessible ci-dessous.
2 Comments
Un très bon article mémo, qui dresse bien le panel des différentes solutions de financement possibles !
Super article ! Merci pour cette synthèse 🙂